Garantir aux nouveau-nés et à leurs parents un environnement sain et assurer la promotion de leur santé en atelier prénatal à PBRD.
Le milieu intérieur de nos logements, crèches ou écoles est pollué par les produits chimiques libérés par les meubles, les matériaux de construction, le chauffage, les produits et les objets du quotidien.
Les activités humaines quotidiennes favorisent aussi une exposition à des produits indésirables :
Le tabagisme, le CO parfois dégagé par les installations de chauffage, les travaux d’entretien, de jardinage et de bricolage, les retardateurs de flamme dans l’ameublement, les manipulations de jouets, l’application de cosmétiques, la combustion d’encens ou de bougies parfumées et enfin l’alimentation.
Les effets sanitaires de l’absorption cutanée, de l’inhalation ou de l’ingestion des polluants chimiques au cours de la vie fœtale, de la petite enfance (période durant laquelle l’organisme est en plein développement) sont de plus en plus répertoriés et suivis. L’ANSES a d’ailleurs confirmé l’existence d’un risque potentiel pour l’enfant à naitre pour le bisphénol A.
Le tabac contient 54 substances cancérogènes qui au cours de la grossesse impactent la santé du fœtus, le conseil minimal en début de grossesse est maintenant largement délivré (« avez vous déjà pensé à arrêter de fumer ? »), le soutien au sevrage et son impact direct sur la croissance du fœtus et la bonne santé de la femme enceinte sont maintenant clairement définis.
D’autres substances sont moins connues et offrent un environnement beaucoup plus fourni en molécules chimiques au fœtus et nouveau-né qu’auparavant. Les voies d’exposition sont nombreuses et les molécules chimiques de plus en plus présentes, c’est pourquoi, de plus en plus de questions émergent quant aux possibles interactions de ces différents polluants de notre environnement et bien sûr en priorité sur les populations les plus vulnérables que sont les femmes enceintes et les jeunes enfants.
Certains phtalates ou composés perfluorés sont classés reprotoxiques (catégorie 1B)
Le benzène, le formaldéhyde, le trichloéthylène sont aussi classés cancérogènes (cat 1B)
D’autres produits comme les retardateurs de flamme, les hydrocarbures, les ingrédients des cosmétiques ou certains pesticides sont largement suspectés d’engendrer des avortements spontanés, des malformations congénitales, une diminution du poids de naissance, une prématurité.
Les grandes fonctions comme la reproduction, le métabolisme, la croissance et le développement psychomoteur seraient impactées par ces substances chimiques et entraineraient des cancers infantiles.
Un autre constat en terme de santé publique questionne certains scientifiques :
44% de la population européenne est carencée en iode (précurseur des hormones thyroidiennes)
Or, les molécules chimiques telles que le Brome, le Chlore, le Fluor « ressemblent » aux hormones thyroidiennes, elles ont en effet classées sur la même colonne du tableau périodique des éléments. Barbara Demeneix neurobiologiste et chercheur émet l’hypothèse et oriente ses travaux dans ce sens : l’environnement chimique du fœtus perturberait le fonctionnement de sa thyroide d’autant plus que sa mère est carencée en iode au cours de la grossesse. Si la thyroide est perturbée, on sait que le développement cérébral de l’enfant l’est aussi (pour rappel « le crétin des alpes »). Les substances chimiques dont la structure est proche de celle des hormones thyroidiennes pourraient « prendre la place » des hormones thyroidiennes si la jeune femme présente une carence iodée.
B Demeneix pense qu’il suffirait déjà de s’assurer que les femmes enceintes dés le début de la grossesse aient à disposition de l’iode dans leur alimentation (sardines, anchois, maquereaux) et consomme du sel iodé. Barbara Demeneix pose alors une question simple : si l’iode en saturant la thyroide nous protégeait des perturbateurs endocriniens ?
La maternité PBRD a déjà travaillé sur ce sujet afin de garantir un environnement plus sain aux parents et aux nouveau-nés. Depuis 2011, les matériaux, les produits de nettoyage, les peintures écolabel offrent un air intérieur moins pollué. Les conseils aux parents, le choix des produits de soins et le soutien à l’allaitement sont intégrés dans nos pratiques. Le recyclage des déchets est amélioré, le recyclage des biberons est opérationnel depuis 2016.
Nous mettons en place une stratégie de prévention et de promotion de la santé en proposant aux futurs parents un atelier santé environnementale dès le début de la grossesse. Pour cela, une partie de l’équipe et deux pédiatres ont été formées en 2017. Ce projet est soutenu par l’ARS pour l’année 2018 et peut-être pour l’année 2019.
Chaque jeudi à 14h à partir du début d’année 2018, les futurs parents seront invités à participer à cet atelier centré sur l’habitat de l’enfant, ses cosmétiques, ses jouets et son alimentation. L’approche environnementale se structurera sous forme de conseils et non d’injonctions. Un atelier prénatal pour promouvoir la santé des générations futures.